lundi 4 février 2008
Et L'espagnol dans tous ça ... methode pour vos commentaires de textes (kôlles, devoirs)
Pour introduire une première phrase de commentaire, on peut utiliser des expressions comme :
primero : d'abord
antes que nada : avant tout
en primer lugar : en premier lieu
a primera vista : à première vue
Pour poursuivre :
luego : ensuite
después : après, ensuite
en segundo lugar : d'autre part
por otro lado, por otra parte : d'autre part
a lo largo de : tout au long de
más adelante : ensuite
Pour finir :
en último lugar : en dernier lieu
por fin, por último : enfin
al final, para terminar : à la fin
Pour nuancer, pour argumenter
Voici une liste de structures très utiles pour construire votre commentaire :
sin embargo : cependant
no obstante : néanmoins
pero : mais
a pesar de, pese a : malgré, en dépit de
al contrario : au contraire
además : en outre, de plus
respecto a, con respecto a : par rapport à
en cuanto a : quant à
no sólo … sino … : non seulement… mais aussi
a lo mejor, tal vez, quizás, quizá, acaso : peut-être
pues (en 2e position dans la phrase) : donc
así : ainsi
en efecto : en effet
por ello, por eso, por esta razón : c'est pourquoi
aunque + indicatif : bien que (+ subjonctif)
aunque + subjonctif : même si (+ indicatif)
mientras que : tandis que
ya que, puesto que, dado que : puisque
por consiguiente, en consecuencia : par conséquent
en resumidas cuentas : tout compte fait
al fin y al cabo : en fin de compte
en resumen, en definitiva, en conclusión : en conclusion
no estoy de acuerdo con : je ne suis pas d'accord avec
en mi opinión : à mon avis
Pour faire ressortir l'intérêt du texte
el texto plantea el problema de … : le texte pose le problème de…
el texto incita a la reflexión respecto a … : le texte nous fait réfléchir sur …
el texto denuncia, critica … : le texte dénonce, critique…
el interés del texto estriba en ... : l'intérêt du texte repose sur …
lo interesante en el texto es (son) … : ce qui est intéressant dans le texte, c'est (ce sont) …
Pour faire un commentaire libre
el autor describe, cuenta, evoca, pinta… : l'auteur décrit, raconte, évoque, peint…
el novelista alude a, sugiere, da a entender… : le romancier suggère, fait comprendre, sous-entend…
el poeta insiste en, hace resaltar, pone de relieve, pone de realce… : le poète insiste sur, met en relief…
el narrador recalca, subraya … : le narrateur souligne, met en évidence…
el periodista señala, advierte, muestra a las claras… : le journaliste signale, montre très clairement…
Autres verbes à utiliser avec el autor, el novelista, el poeta, el narrador ou el periodista :
se interesa por, desarrolla, compara con, trata de justificar (essaye de justifier) … explica, afirma, niega, nota, analiza, discute, …
Pour faire un commentaire personnel
lo que me llama la atención es … : ce qui attire mon attention, c'est…
lo que me extraña, me sorprende …: ce qui m'étonne, me surprend…
lo que me interesa …: ce qui m'intéresse ...
(no) comparto la opinión de …: je (ne) partage (pas) l'avis de …
si uno(a) se fija en … : si on porte son attention sur …
uno(a) se da cuenta de que … : on se rend compte que …
no cabe duda de que … : cela ne fait aucun doute que …
no hay que olvidar tampoco … : il ne faut pas non plus oublier …
como se puede comprobar … : comme on peut le vérifier …
Les différents types de documents
un texto (un texte), un artículo (un article), un diálogo (un dialogue), un relato (un récit), un guión (un scénario)
un pasaje (un passage), un fragmento de novela (un extrait de roman), de obra teatral (une pièce de théâtre)
un cuadro (un tableau), un gráfico (un graphique), un dibujo (un dessin), una foto (une photo)
un poema (un poème), una canción (une chanson), un cómic (une bande-dessinée)
un anuncio (une annonce), una publicidad (une publicité), un cartel (une affiche), un folleto (un prospectus), una octavilla (un tract)
Este poema está sacado de un libro de poesías titulado… : Ce poème est tiré d'un recueil de poésies intitulé…
Este artículo fue publicado en el periódico / el diaro / la revista …: Cet article a été publié dans le journal / la revue…
Esta escena corresponde a un fragmento de la novela titulada … : Cette scène correspond à un passage du roman intitulé…
Pour décrire le document
El texto trata de …: Le texte parle de …
Este pasaje plantea el problema de … : Ce passage pose le problème de …
La foto pone en escena …: Cette photo met en scène …
En este dibujo aparecen …: Dans ce dessin apparaissent …
En este artículo, el periodista relata cómo …: Dans cet article, le journaliste raconte comment …
La organización :
El dibujo se divide en dos partes : Ce dessin se divise en deux parties.
Este texto se compone de tres partes : Ce texte est composé de trois parties.
Este poema consta de cuatro estrofas : Ce poème est composé de trois strophes.
Este artículo está compuesto de cinco párrafos : Cet article est formé de cinq paragraphes.
El relato :
La escena se sitúa … : La scène se situe …
El episodio, el hecho, el suceso, la acción ocurre, sucede, pasa, acontece… : L'épisode, l'action … se passe …
La historia se produce, se desarrolla, tiene lugar … : L'histoire se produit / se déroule / a lieu …
Autres phrases de commentaire
Aparece a las claras que … : Il apparaît clairement que …
Basta con leer el texto para comprender que … : Il suffit de lire le texte pour comprendre que ...
Como periodista que es… : En tant que journaliste …
Conforme vamos leyendo el texto … : Au fur et à mesure que nous lisons le texte …
De ahí, nace lo humorístico : De là provient l'humour
La intención del autor es + infinitif : L'intention de l'auteur est de …
Lo que salta a la vista es … : Ce qui saute à la vue, c'est …
Lo que transparenta a la lectura de las primeras líneas es que … : Ce qui transparaît à la lecture des premières lignes, c'est …
Me gustaría ahora hablar de … : J'aimerais à présent parler de …
Nada más leer el título, salta a la vista… : Il suffit de lire le titre pour voir que …
No me parece que + subjonctif : Il ne me semble pas que …
Nos lleva a la conclusión de que es … : Cela nous amène à conclure que …
Parece mentira que + subjonctif … : Il semble incroyable que …
Se desprende de esta estrofa una impresión de … : Il se dégage de cette strophe une impression de …
Si no me equivoco, la palabra … simboliza … : Si je ne me trompe pas, le mot … symbolise…
Todo nos incita a pensar que … : Tout nous pousse à croire que …
mercredi 23 janvier 2008
Et M. Rousseau dans tous ça...
Titre
Le temps du Gouyat
Sous-titre
L'enracinement socialiste dans le Puy-de-Dôme, 1870-1914
Auteur
Guy Rousseau
Langue
français
Editeur
Presses universitaires Blaise Pascal, Clermont-Ferrand
ISBN-10
2-87741-056-0
ISBN-13
978-2-87741-056-4
Référence
008149-37
Année de publication
1991
Nb de pages
350
Illustrations
Tableaux ; Graphes ; Cartes
Prix recommandé
21,34 €
Et Jules Ferry dans tous ça...
1 Les débuts républicains
2 Le parcours républicain
3 Le franc-maçon
4 Le défenseur de l'école laïque
5 Le partisan de l'expansion coloniale
5.1 Extrait des débats du 28 et du 30 juillet 1885
6 Les revers politiques
7 Références
8 Bibliographie
9 Liens externes
Les débuts républicains
Jules Francois Camille Ferry est le fils de Charles-Edouard Ferry, avocat, et d'Adèle Jamelot. D'abord élève au collège de Saint-Dié jusqu'en 1846, puis au lycée impérial de Strasbourg (actuellement lycée Fustel de Coulanges), il est ensuite étudiant à la faculté de droit de Paris. Il devient avocat réputé, passionné par la politique. Il est vite spécialisé dans la défense juridique des républicains. Il collabore régulièrement aux journaux suivants : La Presse, Le Courrier de Paris, Le Temps.
Opposant actif au Second Empire, il connaît la notoriété en publiant en 1868 une brochure accusatrice contre le préfet de la Seine Les Comptes fantastiques d'Haussmann. Il est élu député républicain de la 6e circonscription de Paris en mai 1869.
Homme politique considéré comme un des pères fondateurs de l'identité républicaine en France.
Le parcours républicain
Le 4 septembre 1870, il devient membre du gouvernement de la Défense nationale. Maire de Paris du 16 novembre 1870 au 18 mars 1871[1], il eut la charge d'assurer le ravitaillement de la capitale assiégée par l'armée prussienne. Les restrictions alimentaires qu'il fallut imposer lui valent le surnom de « Ferry-Famine ». Pendant l'insurrection de la Commune de Paris, il fuit de la ville dès le premier jour et est un des partisans anticommunards.
Aux élections du 8 février 1871, il se fait élire représentant des Vosges à l'Assemblée nationale et sera réélu député en 1876, siège qu'il conservera jusqu'en 1889.
Il est nommé par Adolphe Thiers ambassadeur à Athènes (1872-1873). De retour, il devient l'un des chefs de l'opposition républicaine jusqu'à l'élection de Jules Grévy à la présidence.
Le franc-maçon
Le 8 juillet 1875, les francs-maçons donnent une grande solennité à sa réception par le Grand Orient de France (loge « La Clémente Amitié »). Il y est reçu en même temps que Littré et que Grégoire Wyrouboff. Une grande publicité est faite au discours que Littré prononce à cette occasion, et la presse en donne un large écho. Par la suite, Ferry appartiendra à la loge « Alsace-Lorraine ».
Le défenseur de l'école laïque
collation des grades universitaires retirée à l'enseignement privé (12/03/1880)
dispersion des congrégations religieuses non autorisées (29/03/1880)
Président du Conseil du 23 septembre 1880 au 10 novembre 1881, il poursuit la mise en place des lois sur l'enseignement :
gratuité de l'enseignement primaire (16 juin 1881)
extension aux jeunes filles du bénéfice de l'enseignement secondaire d'État (21/12/1881)
De nouveau ministre de l'Instruction du 31 janvier au 29 juillet 1882 (Ministère Freycinet), il continue son œuvre scolaire :
loi relative à l'obligation et à la laïcité de l'enseignement (28/03/1882). Cette loi est une suite logique de celle portant sur l'obligation scolaire. Il est à noter que c'est une obligation d'instruction et non de scolarisation, l'art 4 indiquant que l'instruction peut être donnée dans les établissements d'instruction, les écoles publiques ou libres ou dans les familles.
création d'une École Normale féminine à Sèvres et d'une agrégation féminine, 9 août 1879.
Extrait d’une lettre aux instituteurs
«Monsieur l'Instituteur,
L'année scolaire qui vient de s'ouvrir sera la seconde année d'application de la loi du 28 mars 1882. Je ne veux pas la laisser commencer sans vous adresser personnellement quelques recommandations qui sans doute ne vous paraîtront pas superflues, après la première expérience que vous venez de faire du régime nouveau. Des diverses obligations qu'il vous impose, celle assurément qui vous tient le plus au cœur, celle qui vous apporte le plus lourd surcroît de travail et de souci, c'est la mission qui vous est confiée de donner à vos élèves l'éducation morale et l'instruction civique : vous me saurez gré de répondre à vos préoccupations en essayant de bien fixer le caractère et l'objet de ce nouvel enseignement ; et, pour y mieux réussir, vous me permettrez de me mettre un instant à votre place, afin de vous montrer, par des exemples empruntés au détail même de vos fonctions, comment vous pourrez remplir, à cet égard, tout votre devoir, et rien que votre devoir.
La loi du 28 mars se caractérise par deux dispositions qui se complètent sans se contredire : d'une part, elle met en dehors du programme obligatoire l'enseignement de tout dogme particulier ; d'autre part, elle y place au premier rang l'enseignement moral et civique. L'instruction religieuse appartient aux familles et à l'Eglise, l'instruction morale à l'école. Le législateur n'a donc pas entendu faire une œuvre purement négative. Sans doute il a eu pour premier objet de séparer l'école de l'Eglise, d'assurer la liberté de conscience et des maîtres et des élèves, de distinguer enfin deux domaines trop longtemps confondus : celui des croyances, qui sont personnelles, libres et variables, et celui des connaissances, qui sont communes et indispensables à tous, de l'aveu de tous. Mais il y a autre chose dans la loi du 28 mars : elle affirme la volonté de fonder chez nous une éducation nationale, et de la fonder sur des notions du devoir et du droit que le législateur n'hésite pas à inscrire au nombre des premières vérités que nul ne peut ignorer. Pour cette partie capitale de l'éducation, c'est sur vous, Monsieur, que les pouvoirs publics ont compté. En vous dispensant de l'enseignement religieux, on n'a pas songé à vous décharger de l'enseignement moral : c'eût été vous enlever ce qui fait la dignité de votre profession. Au contraire, il a paru tout naturel que l'instituteur, en même temps qu'il apprend aux enfants à lire et à écrire, leur enseigne aussi ces règles élémentaires de la vie morale qui ne sont pas moins universellement acceptées que celles du langage ou du calcul. [...] »
Le partisan de l'expansion coloniale
Parallèlement, Jules Ferry se montre un partisan actif voire zélé de l'expansion coloniale française : Tunisie dont il obtient le protectorat le 12 mai 1881 par le traité du Bardo, Madagascar, il lance l’explorateur Pierre Savorgnan de Brazza à la conquête du Congo. Ce dernier dossier lui sera fatal lors de sa seconde présidence du Conseil commencée le 21 février 1883. Il s'était d'ailleurs réservé le portefeuille des Affaires étrangères. Les conservateurs, comme Adolphe Thiers, sont opposés à la colonisation, qu'ils accusent de détourner hors du territoire les investissements, tandis que les progressistes y sont favorables pour des questions idéalistes. Mais la gauche républicaine de Georges Clemenceau y est opposée également parce que les aventures colonialistes détournent l'attention des provinces perdues d'Alsace et de Lorraine. Les positions s'inverseront diamétralement en trois ou quatre générations.
Portrait par Léon Bonnat
Ayant obtenu d'un vote de la Chambre les crédits nécessaires à la conquête du Tonkin, il provoque une extension du conflit à la Chine. L'annonce de l'évacuation de Lạng Sơn, qui lui vaudra le surnom de « Ferry-Tonkin », déclenche une violente opposition parlementaire et provoque sa chute le 30 mars 1885. Il connaît alors une vague d'impopularité en France.
Extrait des débats du 28 et du 30 juillet 1885
Jules Ferry prononce un discours dont Charles-André Julien a pu dire qu'il était « le premier manifeste impérialiste qui ait été porté à la Tribune ».
Le thème de Ferry
« Il y a un second point, un second ordre d'idées que je dois également aborder (...) : c'est le côté humanitaire et civilisateur de la question. (...) Messieurs, il faut parler plus haut et plus vrai ! Il faut dire ouvertement qu'en effet, les races supérieures ont un droit vis-à-vis des races inférieures... [Rumeurs sur plusieurs bancs à l'extrême-gauche.] Je répète qu'il y a pour les races supérieures un droit, parce qu'il y a un devoir pour elles. Elles ont le devoir de civiliser les races inférieures. »
La réponse de Georges Clemenceau, le 30 juillet 1885
« Voilà, en propres termes, la thèse de M. Ferry et l'on voit le gouvernement français exerçant son droit sur les races inférieures en allant guerroyer contre elles et les convertissant de force aux bienfaits de la civilisation. Races supérieures ! Races inférieures ! C'est bientôt dit. Pour ma part, j'en rabats singulièrement depuis que j'ai vu des savants allemands démontrer scientifiquement que la France devait être vaincue dans la guerre franco-allemande, parce que le Français est d'une race inférieure à l'Allemand. Depuis ce temps, je l'avoue, j'y regarde à deux fois avant de me retourner vers un homme et vers une civilisation et de prononcer : homme ou civilisation inférieure ! (...)
C'est le génie de la race française que d'avoir généralisé la théorie du droit et de la justice, d'avoir compris que le problème de la civilisation était d'éliminer la violence des rapports des hommes entre eux dans une même société et de tendre à éliminer la violence, pour un avenir que nous ne connaissons pas, des rapports des nations entre elles. (...) Regardez l'histoire de la conquête de ces peuples que vous dites barbares et vous y verrez la violence, tous les crimes déchaînés, l'oppression, le sang coulant à flots, le faible opprimé, tyrannisé par le vainqueur ! Voilà l'histoire de votre civilisation ! (...) Combien de crimes atroces, effroyables ont été commis au nom de la justice et de la civilisation. Je ne dis rien des vices que l'Européen apporte avec lui : de l'alcool, de l'opium qu'il répand, qu'il impose s'il lui plaît. Et c'est un pareil système que vous essayez de justifier en France dans la patrie des droits de l'Homme !
Je ne comprends pas que nous n'ayons pas été unanimes ici à nous lever d'un seul bond pour protester violemment contre vos paroles. Non, il n'y a pas de droit des nations dites supérieures contre les nations inférieures. Il y a la lutte pour la vie qui est une nécessité fatale, qu'à mesure que nous nous élevons dans la civilisation nous devons contenir dans les limites de la justice et du droit. Mais n'essayons pas de revêtir la violence du nom hypocrite de civilisation. Ne parlons pas de droit, de devoir. La conquête que vous préconisez, c'est l'abus pur et simple de la force que donne la civilisation scientifique sur les civilisations rudimentaires pour s'approprier l'homme, le torturer, en extraire toute la force qui est en lui au profit du prétendu civilisateur. Ce n'est pas le droit, c'en est la négation. Parler à ce propos de civilisation, c'est joindre à la violence l'hypocrisie. »
Le point de vue de Clemenceau est propre à cette époque, bien que Victor Hugo ait exprimé un souci voisin ; si les avis diffèrent quant à la colonisation pour des raisons économiques (la colonisation rapporte-elle ou non de l'argent ? Faut-il financer des guerres pour des territoires africains — ou asiatiques ? Ne vaut-il pas mieux investir en France au lieu de gaspiller notre argent chez des peuples n'ayant rien fait pour nous quand ils étaient riches et nous pauvres ?), le débat sur la supériorité de la civilisation des Lumières ou sur les droits de l'homme, n'auront lieu que plus tard, après la Grande Guerre principalement. En 1885, la génétique n'existe pas encore, la statistique est embryonnaire et la notion de race reste floue. Les scientifiques constatent simplement que les populations européennes ont atteint un degré de développement encore inconnu des autres. Clemenceau, perspicace, a compris que ces théories servent de prétexte à justifier une politique propice au pillage qui va donc rapidement se montrer contraire aux droits de l'homme.
Peu d'hommes politiques de l'époque, quel que soit leur bord, remettent en question l'idée de supériorité européenne (l'Amérique n'en étant vue que comme une excroissance). La droite, illustrée par Thiers, réclame que l'on réserve l'argent épargné par les Français à des travaux de développement de la France. La gauche se préoccupe davantage de questions humaines comme la médecine, la vaccination, l'hygiène, l'éducation, la lutte contre les féodalités en place et les superstitions, mais critique elle aussi Jules Ferry sur les points économiques.
Les grands intellectuels de l'époque étaient favorables à la colonisation, qui permettait selon eux de faire avancer les peuples « en retard ». Victor Hugo défend la politique de Jules Ferry au nom des droits de l'homme ; cela n'a rien d'un paradoxe si l'on suppose que le blanc est « plus en avance » : il a alors un devoir de civiliser, d'apporter l'évolution aux peuples moins développés, comme jadis les Romains aux Gaulois, exemple cher à Ferry). Hugo insiste sur le fait que la colonisation ne doit être que temporaire, et que la France doit savoir s'effacer ensuite comme un tuteur qui a rempli son rôle.
Les lettres des colons d'Indochine font par exemple réglièrement état d'une très grande brutalité des familles autochtones envers leurs domestiques. Il est difficile de savoir quelle était la part de vérité et la part d'idéalisation de l'intervention française dans ces récits.
Voici enfin la partie économique de la harangue citée plus haut. Le caractère économique (véritable source du débat), occupe l'extrême majorité des propos de Jules Ferry, le 28 juillet 1885 :
Le rôle économique de la colonisation selon Ferry
« La concurrence, la loi de l'offre et de la demande, la liberté des échanges, l'influence des spéculations, tout cela rayonne dans un cercle qui s'étend jusqu'aux extrémités du monde. C'est là un problème extrêmement grave. Il est si grave (...) que les gens les moins avisés sont condamnés à déjà prévoir l'époque où ce grand marché de l'Amérique du Sud nous sera disputé et peut-être enlevé par les produits de l'Amérique du Nord. Il faut chercher des débouchés... [Le passage humanitaire cité ci-dessus est extrait de cette partie du discours] Je dis que la politique coloniale de la France, que la politique d'expansion coloniale, celle qui nous a fait aller, sous l'Empire, à Saigon, en Cochinchine, celle qui nous a conduit en Tunisie, celle qui nous a amenés à Madagascar, je dis que cette politique d'expansion coloniale s'est inspirée d'une vérité sur laquelle il faut pourtant appeler un instant votre attention : à savoir qu'une marine comme la nôtre ne peut pas se passer, sur la surface des mers, d'abris solides, de défenses, de centres de ravitaillement. (...) Rayonner sans agir, sans se mêler aux affaires du monde, (...) c'est abdiquer, et, dans un temps plus court que vous ne pouvez le croire, c'est descendre du premier rang au troisième et au quatrième... »
Les revers politiques
Lâché par les radicaux, Jules Ferry échoue pour la désignation du Président de la République le 3 décembre 1887. Une semaine plus tard, il est blessé d'un coup de revolver par un boulangiste du nom d'Aubertin. Aux élections législatives du 22 septembre 1889, il est battu par M. Picot, puis président du Sénat le 24 février 1893.
Lorsqu'il meurt le 17 mars 1893, le gouvernement décide de lui faire des funérailles nationales, mais sa famille refuse car le gouvernement et Clemenceau en particulier ont cherché par tous les moyens à discréditer Ferry. Il est inhumé dans le caveau de sa famille à Saint-Dié.
Références
↑ Après la Commune de Paris, la fonction de Maire de Paris est supprimée et remplacée par celle de président du conseil municipal de Paris, la réalité du pouvoir appartenant au préfet de police, représentant de l'État. La fonction n'a été rétablie, avec ses prérogatives, qu'en 1977.
Bibliographie
François Brigneau, Jules l'imposteur, préface de Jean Madiran, 2e édition : Éditions Dominique Martin Morin, Bouère, 1983, 180 p.
Jean-Michel Gaillard, Jules Ferry, Librairie Arthème Fayard, 1989, 730 p.
Albert Ronsin (dir.), Les Vosgiens célèbres. Dictionnaire biographique illustré, Vagney (88120), Editions Gérard Louis, 1990, 394 p. (ISBN 2-907016-09-1)
Michel Gaudard de Soulages et Hubert Lamant, Dictionnaire des Francs-Maçons européens, 2005 (ISBN 2-915461-13-9)
René Rémond, Le XIXe siècle
Liens externes
Wikimedia Commons propose des documents multimédia libres sur Jules Ferry.
Notice biographique sur le site du Sénat
Débats sur la loi du 28 mars 1882
Caricatures de Jules Ferry
Texte intégral original de la Loi du 16 juin 1881 (gratuité de l'enseignement primaire)
Texte intégral original de la Loi du 28 mars 1882 (obligation de l'enseignement primaire)
jeudi 29 novembre 2007
Gouvernement de la Défense nationale
A Paris, où le général Trochu est gouverneur militaire, le gouvernement fait peu d'efforts pour défendre efficacement la capitale. Le gouvernement ayant choisi de rester dans Paris encerclé par les troupes prussiennes et leurs alliés, une délégation est envoyée à Tours pour coordonner l'action en province sous les ordres d'Adolphe Crémieux, ministre de la Justice, accompagné par Alexandre Glais-Bizoin et l'amiral Fourichon. Elle sera rejointe le 9 octobre par Léon Gambetta investit des ministères de la guerre et de l'intérieur pour former de nouvelles armées: l' armée du Nord, l' armée de la Loire puis l' armée de l'Est. En Janvier 1871, devant l'avance des armées allemandes, la délégation se repliera sur Bordeaux.
Ce gouvernement est aussi appelé Gouvernement provisoire de 1870
Composition [modifier]
Président: Général Trochu
Ministre des Affaires étrangères et vice-président: Jules Favre
Ministre de l'Intérieur: Léon Gambetta (démissionne le 6 février 1871)
Ministre de la Guerre: Général Adolphe Le Flo
Ministre des Travaux publics: Pierre-Frédéric Dorian
Garde des Sceaux: Adolphe Crémieux, fera partie de la délégation de Tours
Ministre de la Justice: Emmanuel Arago, puis ministre de l'Intérieur
Louis-Antoine Garnier-Pagès
Alexandre Glais-Bizoin fera partie de la délégation de Tours
Ministre de l'Instruction publique: Eugène Pelletan
Ernest Picard
Henri Rochefort (démissionnaire le 1er novembre)
Jules Simon
Secrétaire du gouvernement: Jules Ferry
Chronologie:
4 septembre : A Paris, proclamation de la République et formation du gouvernement.
18 septembre : Paris est encerclé par les Allemands, début du siège de la capitale
19 et 20 septembre: Entrevue de Ferrières entre Favre et Bismarck.
7 octobre : Léon Gambetta, quitte Paris en ballon pour aller organiser la guerre en province
31 octobre : après l'échec du Bourget, insurrection à Paris contre l'incapacité (duplicité?) du gouvernement
3 novembre : plébiscite en faveur du gouvernement
28 novembre - 3 décembre : échec de la sortie militaire du général Ducrot vers Champigny
19 janvier : échec de la sortie militaire de Buzenval
22 janvier : échec de la manifestation parisienne contre le gouvernement. Démission de Trochu
26 janvier : signature de l'armistice franco-allemand, fin des bombardements de Paris
6 février : Léon Gambetta démissionne du gouvernement
8 février : élections à l'Assemblée nationale, succès des conservateurs pacifistes
17 février : l'Assemblée nationale élit Adolphe Thiers comme "chef du pouvoir exécutif"
19 février : Adolphe Thiers présente son gouvernement
la dépèche d'EMS - la guerre franco-prussienne de 1870
Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
La candidature au trône d'Espagne du prince Léopold de Hohenzollern-Sigmaringen, recherchée par les putchistes espagnols autour du maréchal Prim qui ont exilé la reine Isabelle en 1868, suscite l'opposition de la France de Napoléon III, qui y voit un encerclement diplomatique dangereux (le prince Léopold dira lui-même publiquement (cf Gedanken und Frinnerungen von Otto v. Bismarck - Stuttgart 1898) qu’« à Madrid, il n’aurait jamais oublié qu’il était avant tout, un prince prussien »).
Aussitôt en France l’opposition s’enflamme, soutenue par la presse. Toute la presse est unanime et déchaînée. Les publications de l’opposition républicaine qui venait d’exiger et d’obtenir du gouvernement Ollivier, deux semaines plus tôt, la réduction de 10.000 hommes du contingent, ne sont pas les moins virulentes. Le ton monte et le duc de Gramont, ministre français des Affaires Étrangères, fait un discours provocateur le 6 juillet 1870 devant le Corps législatif. Par sa diplomatie directe, Napoléon III obtient le soutien du tsar de Russie et de plusieurs autres cours européennes. Le roi des Belges Léopold II écrit à son beau-frère le prince Léopold : « Le refus du trône d’Espagne est le seul moyen d’éviter la guerre et cet acte d’abnégation vous vaudrait la reconnaissance de l’Europe entière. »
A Berlin, le Secrétaire d'Etat von Thil, prétend tout ignorer et ne savoir où joindre Bismarck. Le 9 juillet l'Ambassadeur de France, le comte Benedetti se rend à Ems, où le roi de Prusse prend les eaux et le prie de parler à son parent. Le 12 juillet le père du prince annonce lui-même le retrait officiel. Bismarck avait décidé, pour faire obstacle à Benedetti, de rejoindre le roi et lui avait fait annoncer son arrivée prochaine à Ems. Pris à contrepied Bismarck annule son voyage à Ems, et adresse aussitôt un message à Guillaume Ier menaçant de démissionner si le roi reçoit une fois encore Benedetti. Tout pourrait se calmer. Mais à Paris, les opposants de tous bords poussent Gramont et Emile Olivier à demander à Benedetti un renoncement définitif au trône espagnol de la part du roi de Prusse.
Le 13 juillet matin, l'ambassadeur sollicite une nouvelle audience. Guillaume Ier l'accoste à la promenade des Sources. Benedetti lui présente la demande de renoncement définitif. Guillaume Ier est excédé mais reste poli et ajoute «Vous en savez plus que moi. Quand je connaîtrai les conditions du renoncement, je vous reverrai.» Ce qui ne l'empêchera pas de saluer cordialement Benedetti dès le lendemain, à son départ pour Berlin.
Guillaume fait envoyer le jour même du 13 juillet par son conseiller diplomatique Abeken un télégramme expédié d'Ems à Bismarck à Berlin. C'est un résumé de ce qui s'est dit. Et liberté est laissée à Bismarck d'en faire une annonce officielle, peut-être pour apaiser la France. Bismarck se saisit de l'occasion pour retourner la situation. Il condense le texte du télégramme d'Abeken en termes insolents. Dans ses Pensées et Souvenirs (parus à Stuttgart en 1898) Bismarck donne les détails suivants :
Message d’Abeken à Bismarck
texte allemand extrait des Gedanken und Frinnerungen von Otto v. Bismarck - Stuttgart 1898 (p. 87 & 88)
texte français extrait des Pensées et Souvenirs par le prince de Bismarck (traduit par E. Jaeglé) - Paris 1899 - (T. II p. 104)
"Se Majestät schreibt mir : ‘Graf Benedetti fing mich auf der Promenade ab, um auf zuletzt sehr zudringliche Art von mir zu verlangen, ich sollte ihn autorisiren, sofort zu telegraphiren, dass ich für alle Zukunft mich verpflichtete, niemals wieder meine Zustimmung zu geben, wenn die Hohenzollern auf die Candidatur zurück kämen. Ich wies ihn zulezt etwas ernst zurück, da man à tout jamais dergleichen Engagements nicht nehmen dürfe noch könne. Natürlich sagte ich nicht, dass ich noch nichts erhalten hätte und, da er über Paris und Madrid früher benachrichtigt sei als ich, er wohl einsähe, dass mein Gouvernement wiederum ausser Spiel sei.’
Seine Majestät hat seitdem ein Schreiben des Fürsten bekommen. Da Seine Majestät dem Grafen Benedetti gesagt, dass er Nachricht vom Fürsten erwarte, hat Allerhöchst-derselbe, mit Rücksicht auf die obige Zumuthung, auf des Grafen Eulenburg und meinem Vortrag beschlossen, den Grafen Benedetti nicht mehr zu empfangen, sondern ihm nur die durch einen Adjutanten sagen zu lassen : dass Seine Majestät jetz vom Fürsten die Bestätigung der Nachrichterhalten, die Benedetti aus Paris schon gehabt, und dem Botschafter nichts weiter zu sagen habe. Seine Majestät stellt Eurer Excellenz anheim, ab nicht die neue Forderung Benedetti’s und ihre Zurückweisung sogleich sowohl unsern Gesandten als in der Presse mitgetheilt werden sollte."
"Sa Majesté m’écrit : «Le comte Benedetti m’a arrêté au passage à la promenade pour me demander finalement, d’une manière très indiscrète, de l’autoriser à télégraphier aussitôt à l’empereur que je m’engageais pour l’avenir à ne jamais plus donner mon consentement, si les Hohenzollern revenaient sur leur candidature. Je finis par refuser assez sévèrement, attendu qu’on ne devait ni ne pouvait prendre de pareils engagements à tout jamais. Je lui dis naturellement que je n’avais encore rien reçu et puisqu’il était, par la voie de Paris et de Madrid, informé plus tôt que moi, il voyait bien que mon gouvernement était de nouveau hors de cause.»
Sa Majesté a depuis reçu une lettre du prince. Comme Sa Majesté avait dit au comte Benedetti qu’elle attendait des nouvelles du prince, elle a résolu, sur la proposition du comte Eulenbourg et la mienne, de ne plus recevoir le comte Benedetti, à cause de sa prétention, et de lui faire dire simplement par un aide de camp que Sa Majesté avait reçu du prince confirmation de la nouvelle que Benedetti avait déjà eue de Paris, et qu’elle n’avait plus rien à dire à l’ambassadeur. Sa Majesté laisse à Votre Excellence le soin de décider si la nouvelle exigence de Benedetti et le refus qui lui a été opposé ne doivent pas être aussitôt communiqués tant à nos ambassades qu’aux journaux."
A Berlin, Bismarck dîne avec les généraux Moltke, chef des armées et Roon, ministre de la guerre. Le repas se déroule sans entrain. Le piège a été déjoué et, suprême affront, un journal parisien titre en première page "La Prusse cane !". Bismarck envisage sérieusement de démissionner, ce qui lui attire les reproches amères de ses deux généraux qui se sentent abandonnés.
Il est 18 heures quand arrive la dépêche chiffrée d’Abeken.
Bismarck la lit à ses invités. Puis il demande à Moltke si l’armée serait prête à entrer en campagne et s’il croit possible de vaincre la France. Moltke se dit certain d’une victoire contre la France et précise que, s’il y a une guerre, il est beaucoup plus avantageux de la commencer au plus tôt. L’armée est prête ; attendre, c’est donner à la France le temps de se ressaisir.
Alors Bismarck rédige une version "condensée" (selon ses propres termes) de la dépêche :
Message condensé par Bismarck
texte allemand extrait des Gedanken und Frinnerungen von Otto v. Bismarck - Stuttgart 1898 (p. 90 & 91)
texte français extrait des Pensées et Souvenirs par le prince de Bismarck (traduit par E. Jaeglé) - Paris 1899 - (T. II p. 108)
"Nachdem die Nachrichten von der Entsagung des Erbprinzen von Hohenzollern der kaiserlich französischen von der Regirung königlich spanischen amtlich mitgetheilt worden sind, hat der französische Botschafter in Ems an Seine Majestät den König noch die Forderung gestellt, ihn zu autorisiren, dass er nach Paris telegraphire, dass Seine Majestät der König sich für alle Zukunft verpflichte, niemals wieder seine Zustimmung zu geben, wenn die Hohenzollern auf ihre Candidatur wieder zurückkommen sollten. Seine Majestät der König hat es darauf abgelehnt, den französischen Botschafter nochmals zu empfangen, und dem selben durch den Adjutanten vom Dienst sagen lassen, dass Seine Majestät dem Botschafter nichts weiter mitzutheilen habe."
"La nouvelle du renoncement du prince héritier de Hohenzollern a été officiellement communiquée au gouvernement impérial français par le gouvernement royal espagnol. Depuis, l’ambassadeur français a encore adressé à Ems, à Sa Majesté le Roi, la demande de l’autoriser à télégraphier à Paris, que Sa Majesté le Roi, à tout jamais, s’engageait à ne plus donner son consentement si les Hohenzollern devaient revenir sur leur candidature. Sa Majesté le Roi là-dessus a refusé de recevoir encore l’ambassadeur français et lui a fait dire par l’aide de camp de service que Sa Majesté n’avait plus rien à communiquer à l’ambassadeur."
Dans ses Gedanken und Frinnerungen (T II, p.91 & Pensées et souvenirs, T II p.108 & 109), Bismarck précise :
"Je lus à mes deux hôtes la rédaction qui condensait la dépêche. Moltke fit alors la remarque : «Voilà qui sonne tout autrement maintenant ; auparavant on eût cru entendre battre la chamade, à présent c’est comme une fanfare en réponse à une provocation. (So hat das einen andern Klang, vorher klang es wie Chamade, jetzt wie einen Fanfare in Antwort auf eine Herausforderung)» Je crus devoir ajouter ceci : «Ce texte n’apporte aucunes modifications, ni aucunes additions à la dépêche. Si, exécutant le mandat de Sa Majesté, je le communique aussitôt aux journaux, et si en outre je le télégraphie à toutes nos ambassades, il sera connu à Paris avant minuit. Non seulement par ce qu’il dit, mais aussi par la façon dont il aura été répandu, il produira là-bas sur le taureau gaulois l’effet du drapeau rouge (Eindruck rothen Tuches auf den gallischen Stier machen)... Le succès dépend cependant avant tout des impressions que l’origine de la guerre provoquera chez nous et chez les autres. Il est essentiel que nous soyons les attaqués (es ist wichtig, dass wir die Angegrissenen seien)."
On ne saurait être plus clair.
On remarque que le terme prussien « Adjutant », employé par le roi et par Bismarck, signifie « aide de camp » (selon Littré, le français « aide » vient du latin « adjutum »).
Le texte de Bismarck, immédiatement diffusé à Berlin par l’agence allemande Wolff, est repris et retransmis aussitôt par le bureau berlinois de l’agence française Havas -et c’est sous cette forme que la nouvelle paraîtra dans les journaux français du lendemain- : (Texte extrait de La Guerre de 70 - Paris 1970 [Tome I p. 105]) :
"Berlin, 13 juillet - On mande d’Ems. Après que la renonciation du prince Léopold de Hohenzollern eut été communiquée au gouvernement français par le gouvernement espagnol, l’ambassadeur de France a exigé de nouveau de Sa Majesté l’autorisation de faire connaître à Paris que pour tout l’avenir, Sa Majesté le Roi s’engageait à ne plus donner son autorisation, si les Hohenzollern revenaient sur leur candidature. Là-dessus, Sa Majesté le Roi a refusé de recevoir encore une fois l’ambassadeur et lui a fait dire par l’adjudant de service que Sa Majesté n’avait plus rien à lui communiquer.
D’après d’autres informations en provenance d’Ems, le Roi aurait fait dire à Benedetti qu’il aurait hautement approuvé la renonciation de son cousin au trône d’Espagne et qu’il considérait dès lors tout sujet de conflit comme écarté."
Cette dépêche de Havas est la 3e et dernière version de LA dépêche d’Ems.
Mais aussi et surtout, c'est la seule qui sera rendue publique en France.
Or, il faut constater que le rédacteur de la dépêche de Havas, a pris de très (trop) grandes libertés avec le texte de Bismarck. Deux termes sont inexacts dans la dépêche de Havas : exigé et adjudant.
-L’ambassadeur n’a jamais rien "exigé", mais demandé protocolairement une audience ;
-Quand à adjudant, il s’agit d’une grossière faute de traduction. Il est difficile de croire qu’un professionnel ait pu commettre "accidentellement" un lapsus aussi énorme. En l'occurrence il s'agissait du prince Radziwill.
Alors que le texte de Bismarck, pour insolent qu’il fût, ne dépassait pas les limites du "diplomatiquement correct", l’expression "prévenir par l’adjudant de service" est foncièrement insultante. Son emploi surprend d’autant plus qu’il s’agit d’un brûlant sujet d’actualité, qui envenime très fortement depuis une semaine les relations franco-prussiennes avec un sérieux risque de conflit. Ce que nul n’ignore, les journalistes français en poste à Berlin encore moins que quiconque.
Enfin le dernier alinéa de la dépêche de Havas retransmet curieusement une information, rigoureusement exacte, mais qui ne figure pas dans le "condensé" diffusé par Bismarck : "le Roi aurait hautement approuvé la renonciation de son cousin au trône d’Espagne et considérait dès lors tout sujet de conflit comme écarté." Comment le rédacteur de Havas a-t-il eu connaissance, et aussi vite, de cette information qui n’est connue que de quelques initiés (Guillaume et ses conseillers, Benedetti et probablement Bismarck) ? A noter au passage qu’elle témoigne d’autant mieux du bon vouloir et du pacifisme prussien -et à contrario, du bellicisme français- qu’elle est diffusée par une agence française...
Certains auteurs s’interrogent s’il s’agit vraiment d’erreurs de traduction. Eventuellement intentionnelles (in La Guerre de 1870, T. I p.105). A noter que Bismarck, comme la totalité de son entourage et des édiles prussiens, pratiquaient notre langue à la perfection…
La dépêche de Havas diffusée en France par toute la presse est un camouflet. Elle rapporte, publiquement ("... mais aussi par la façon dont il aura été répandu,..." cf. Bismarck), que le roi de Prusse a insulté grossièrement notre ambassadeur, le représentant officiel de notre Pays, donc la France.
Les chancelleries des autres pays, les (futurs) "Neutres" mais aussi les autres Etats allemands (futurs alliés), ne recevront pas la dépêche de Havas aux termes insultants. Au mieux, l’ambassadeur de Prusse leur communiquera la dépêche condensée de Bismarck, qui certes frise l’insolence, mais dont on ne saurait s’offusquer au point de déclencher un conflit. ("Le succès dépend cependant avant tout des impressions que l’origine de la guerre provoquera chez nous et chez les autres. Il est essentiel que nous soyons les attaqués" cf. Bismarck).
Sur une opinion publique française chauffée à blanc depuis plusieurs jours, la formulation fallacieuse de Havas va provoquer l’explosion.
Et le 19 juillet 1870, aveuglé, submergé, emporté, par des tribuns inconscients soutenus par des braillards imbéciles de tous bords, et où la presse porte une très lourde part de responsabilité ("Si la Prusse refuse de se battre, écrivait encore le journal La Liberté le 15 juillet, nous la contraindrons à coups de crosse dans le dos à repasser le Rhin et à vider la rive gauche"), le gouvernement d'Emile Ollivier déclarera une guerre qu’il n’a su, ni prévoir, ni préparer.
Quizz sur Napoléon III
1. Quel est le lien de parenté entre Napoléon Ier et Napoléon III ?
A - Il n'y a aucune lien entre les deux hommes.
B - Napoléon Ier est l'oncle de Napoléon III
C - Napoléon III est le petit-fils de Napoléon Ier
2. Marié à Hortense de Beauharnais, le père de Napoléon III était :
A - Louis, le 3ème frère de Napoléon Ier
B - Jérôme, le dernier frère de Napoléon Ier
3. En raison de la loi d'expulsion de France des membres de la famille Bonaparte (1er janvier 1816), Charles-Louis-Napoléon Bonaparte a passé son enfance et son adolescence à l'étranger :
A - à Milan, en Italie
B - à Londres, en Angleterre
C - à Arenenberg, en Suisse
4. Le 29 janvier 1853, Napoléon III épouse une femme de nationalité étrangère :
A - Eugenia-Maria Palafox, espagnole
B - Maria-Leticia Montegrini, italienne
5. Napoléon III a-t-il eu des enfants ?
A - oui, 1 fils, Napoléon-Louis (1856-1879)
B - non, pas d'enfant
6. Avant le coup d'état du 2 décembre 1852 et le rétablissement du régime impérial, Napoléon III était :
A - officier dans l'armée française
B - président de la IIe République depuis 1848
C - député de la ville de Paris
7. Napoléon III a soutenu un grand projet de construction d'une voie de communication exceptionnelle, développé par Ferdinand de Lesseps :
A - le tunnel du Mont-Blanc, en France
B - le canal de Suez, en Egypte
8. A son époque, on avait attribué un surnom à Napoléon III :
A - Badinguet
B - Couderc
9. En guerre contre les Allemands, Napoléon III est obligé de capituler, précipitant la chute de l'Empire :
A - à Paris, le 4 octobre 1871
B - à Sedan, le 4 septembre 1870
10. Le 8 janvier 1873, Napoléon III meurt dans l'une de ces villes :
A - à Paris, en France
B - à Chislehurst, en Angleterre (comté de Kent)
à Arenenberg, en Suisse
11. Il est enterré à ?
A - à Paris, en France
B - à Farnborought en Angleterre (comté de Hampshire)
C - à Arenenberg, en Suisse
pour répondre il suffit de poster un commentaire non anonyme en mettant le numéro de la question et la ou les lettres correspondantes à votre réponse.
http://www.napoleon.org/
Elèments photographiques - Second empire - République - Dynastie des Bonapartes
*L'eMpire et l'unité Allemande proclamée à Versailles
*Adolphe Thiers, 1er Président de la IIIeme Republique
*Gle Trochu - breton et catholique
wikipédia english
* Prince Jean-Christophe Louis Ferdinand Albéric Napoléon
Napoléon VII
(born July 11, 1986 in Saint-Raphaël, Var) is the great-great-great-great-grandnephew of Napoléon Bonaparte and the son of Prince Charles Napoléon and Princess Béatrice of Bourbon-Two Sicilies, the daughter of Prince Ferdinand, Duke of Castro, claimant to the headship of the Royal House of Bourbon-Two Sicilies.
His grandfather, Prince Louis Napoléon, stipulated in his will following his death in 1997 that he wished Jean-Christophe to be his successor. [1] Despite the dynastic dispute, Prince Jean-Christophe's father Prince Charles has stated that "there will never be conflict" between him and his son over the imperial succession.[2]
* les 4 Napoléons
* Napoléon III et Bismarck lors de la defaite de Sedan - Gravure authentique par la vision d'un aide de camp allemand
* Armes des Républiques
jeudi 22 novembre 2007
Kubla Khan [anglais LVA]
mardi 20 novembre 2007
lundi 19 novembre 2007
Khôles Histoire - Acte 1 - Scènes du 1er trimestre
Charles et moi, the fisrt of the khôles d'Histoire: voici nos sujets au choix
les premiers sujets tombés (a vos crayons gentils citoyens hk1)
la Restauration, un régime réactionnaire? [sujet choisis]
ou l'année 1848
La Charte et son évolution de 1814 à 1848 [sujet choisis]
ou les journées de juin 1848
Sujet 3
Sujet 4
Sujet 5
Sujet 6
Sujet 7
Sujet 8
Sujet 9
Sujet 10
Sujet 11
Sujet (...)
Soyons motivés, les notes ne tombent qu'une fois tous les élèves Khôllés...
[PS. pensez à chaque fois que vous avez Khôles de noter par la suite vos sujets dans cet article même en faisant MODIFIER L'ARTICLE]
lundi 12 novembre 2007
un site de plus !!
http://bphk1.forumpro.fr/votre-1er-forum-f1/
Voila
Bonne soirée
Chloé
vendredi 9 novembre 2007
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Chloé ou l'ordinateur, cette machine qui me fera tourner en bourique
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ARTICLE GEOPOLITIQUE: «En Belgique, un point de non-retour a été franchi»
JEAN QUATREMER
Libération, QUOTIDIEN : vendredi 9 novembre 2007
48 réactions
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Mercredi, tous les partis flamands, de l’extrême droite du Vlaams Belang aux socialistes de SPA-spirit, à l’exception des Verts (Groen!), ont voté, en commission parlementaire, en faveur de la scission de l’arrondissement électoral et judiciaire de Bruxelles-Hal-Vilvorde (BHV). Les députés francophones, eux, ont quitté la salle avant le vote sous les quolibets de leurs collègues.
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Inquiétude royale
Cet arrondissement permet à environ 120 000 à 150 000 francophones vivant en Flandre, mais en périphérie de la région de Bruxelles capitale (seule région officiellement bilingue mais en réalité francophone à 85 ou 90 %), de voter pour des partis francophones et d’être jugés dans leur langue. Les Flamands veulent ainsi assurer l’unité linguistique et politique de leur région et, pour ce faire, ils n’ont pas hésité à imposer, pour la première fois, leur volonté à la minorité francophone du pays (40 %).
Au 152e jour de la crise politique la plus longue qu’ait connue la Belgique, le politologue Vincent de Coorebyter, directeur général du Centre de recherche et d’information socio-politiques (Crisp), analyse la portée de ce vote.
Un tabou a-t-il été brisé ?
Ce vote, bloc flamand contre bloc francophone, est une première. Même si la scission ne sera pas effective en l’état, car il existe des mécanismes constitutionnels permettant d’éviter qu’une majorité flamande adopte des lois grâce à sa seule majorité numérique contre la volonté de la minorité francophone. Mais un tabou a été brisé et un point de non-retour franchi du point de vue de la mémoire collective. Les conséquences peuvent aussi être politiques : si, après cette démonstration de force, les Flamands obtiennent, par la négociation, un résultat satisfaisant sur BHV, ils pourraient être tentés d’utiliser le chantage à la survie de la Belgique dans d’autres circonstances.Car le chantage est là : si les Francophones ne passent pas par les conditions flamandes, il n’y aura plus de fédération belge.
Pourquoi les Flamands veulent-ils absolument scinder BHV ?
Les Flamands n’ont jamais accepté la présence de plus en plus grande de francophones, à la fois dans la région de Bruxelles-capitale, mais aussi autour de la capitale, dans des communes flamandes. C’est ce que les Flamands appellent la «tâche d’huile» francophone qui, à partir de Bruxelles, grignote le territoire de la Flandre. Tous les droits que la minorité francophone possède dans cette périphérie sont interprétés comme un encouragement à rester et à s’y installer. D’où la lutte flamande pour restreindre ces droits.
Le but est d’obtenir une homogénéité linguistique du territoire. Mais il y a un autre enjeu dans cette affaire : en cas de scission de la Belgique, un scénario présent dans l’esprit d’un certain nombre de Flamands, il faudra tracer une frontière. En droit international, lorsqu’un Etat se scinde, a priori les nouvelles frontières sont calquées sur les frontières administratives internes. Or, s’il y a bien une région flamande et une frontière linguistique, cette dernière est traversée, avec BHV, par une circonscription électorale et judiciaire bilingue qui couvre une partie de la Flandre.
Dans l’état actuel du droit, il ne va pas de soi que BHV et surtout les six communes de la périphérie où les francophones sont globalement majoritaires appartiendraient automatiquement à la Flandre. Si on scinde BHV, la frontière électorale et judiciaire épousera la frontière de la région flamande. C’est aussi pour cela que les francophones résistent.
La formation d’un gouvernement est-elle compromise ?
Personne, parmi les quatre partis, flamands et francophones, qui négocient actuellement, n’a tiré la conclusion qu’il fallait arrêter de négocier après le vote de mercredi. Mais cela va prendre du temps. Cette majorité entre démocrates-chrétiens et libéraux, si elle voit le jour, ne sera pas née sous les meilleurs auspices. Personne ne peut exclure des élections anticipées en juin 2009, date des prochaines régionales. Ce qui s’est passé mercredi fragilise, en tous les cas, l’avenir de la Belgique.